
Le Mali est un pays continental, c’est-à-dire dire qu’il n’a pas de débouché sur la mer. Certes il n’est pas autonome pour booster son économie, il demeure aussi une zone incontournable dans la stabilisation, la sécurité et la relance de l’économie non seulement des pays auxquels il fait frontière mais aussi dans l’espace de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest. Si certains pensent que le Mali seul se suffit à lui-même et qu’il n’a plus besoin de continuer sa relation avec ses anciens partenaires sous-régionaux notamment la CEDEAO et ses partenaires d’outre-mer comme la France, d’autres, au contraire, réfutent cette position tout en avançant que le Mali vivra en autarcie s’il tourne dos à ses partenaires de la sous-région et ceux qui sont hors Afrique. De ces points d’opposition naît le problème suivant :
Le Mali est-il prêt à quitter la CEDEAO ?
Quelle importance et quel rôle peut-on imputer au Mali dans la géopolitique sous-régionale ?
Membre fondateur de la CEDEAO, le Mali est un État souverain qui a accédé à son indépendance en 1960. Cependant, jeune pays indépendant, l’État malien aura priorisé la diversification des partenaires pour l’épanouissement du pays. Membre fondateur de la CEDEAO et Colonie de la France, le Mali entretient de fortes relations avec beaucoup de pays africains, occidentaux et tant d’autres. Pays sous l’emprise des terroristes depuis 2012, le Mali a fait feu sur les quatre roues pour combattre l’extremisme violent qui s’impose avec acuité dans les regions du Centre, du Nord avant de se généraliser dans presque sur toute l’étendue du territoire national. Dépassé par ce problème sécuritaire, l’État a tapé à toutes les portes, ce qui lui a valu l’intervention de ses partenaires de la sous-région jusqu’à celle de la Mission Multidimensionnelle Intégrée des Nations Unies pour la Stabilisation au Mali (MINUSMA). N’ayant pas obtenu satisfaction des résultats de ces interventions des militaires étrangers, ceci le peuple opprimé par l’insécurité va se révolter contre le pouvoir en place. Des coups d’État se sont succédé jusqu’à l’arrivée des cinq Colonels aux affaires qui, apparemment, semblent être le choix de la majorité du peuple malien. Mis à la tête de la Transition, le Colonel Assimi Goïta, avec l’avis des membres du Conseil National de Transition (CNT), notifie des insuffisances dans certains termes de partenariat entre le Mali et certains pays. Ce constat amère pousse le Colonel Assimi Goïta et son gouvernement à proposer à la CEDEAO entre 2 et 4 ans de Transition au Mali pour le retour à l’ordre constitutionnel. Chose qui la CEDEAO rejette d’un revers de la main. Des discussions s’ensuivirent autour de la durée de la Transition jusqu’à ce que la CEDEAO prenne des sanctions sévères contre le Mali de janvier à juillet 2022. Estimant le double jeu de la CEDEAO manipulée par la France, le ton du peuple malien hausse. Si certains maliens préfèrent que le Mali quitte la CEDEAO et crée sa propre monnaie, d’autres veulent que le Mali y reste. Les autorités de la Transition, pour leur part, se disent prêtes à travailler avec tous les partenaires dans la mesure où les uns et les autres considèrent le Mali en tant qu’un État souverain. La position du Mali dans le Sahel fait de lui un État incontournable dans la stabilité et la lutte contre le terrorisme, sa chaise vide dans le G5 Sahel en dit beaucoup.
En conclusion, il faut dire sans risque de se tromper que le Mali est prêt à continuer sa relation avec tous les pays de la sous-région et même avec les autres pays du moment même si le tourchon brûle entre le Mali et certains de ses partenaires africains et occidentaux.
YAH ZANFING DOUMBIA